(Moscou)
du 2 au 7 juillet 2008

 
  
 
 

Nous allons franchir la Porte de la Résurrection qui débouche sur la place Rouge. Cette porte était la seule encore subsistante d'anciennes murailles du quartier de Kitaï Gorod qui existaient aux 16e et 17e s. Une icône de la Résurrection fut placée sur la porte, ce qui lui donna son nom. En 1669, une chapelle en bois fut dressée au pied de la porte puis elle fut remplacée par une chapelle en brique érigée en 1781. Staline avait ordonné la démolition de la porte et de la chapelle en 1931 pour permettre l'accès à la place aux véhicules militaires lourds lors des parades. L'ensemble a été reconstruit en 1994/1995.
 
 
 

Nous voici à présent sur Krasnaïa plochtchad (place Rouge)

 
Le nom de la place ne vient pas de la couleur des briques rouges environnantes, ni du lien avec le rouge du drapeau communiste.
C'est au 17e s. qu'on donne son nom à la plus célèbre place de Moscou. A cette époque, le mot russe ancien « krasny » a deux significations : rouge et beau. Une traduction plus exacte serait donc plutôt la « Belle Place ».
 
Il faut avouer que fouler les pavés de cette fameuse place ne laisse pas indifférent.
A l'évidence, la place Rouge force le respect et impressionne par ses dimensions et son histoire.
 
J'ai pour ma part en mémoire ces images à la TV qui ont marqué mon adolescence, lorsqu'en pleine guerre froide à la fin des années 1970, le régime soviétique glorifiait sa puissance militaire dans des défilés gigantesques, organisés dans les moindres détails. Soldats, chars et véhicules chargés d'énormes missiles défilaient devant des vieillards se donnant belle allure, juchés sur le mausolée de Lénine. Et voilà qu'aujourd'hui, c'est nous qui sommes sur la place Rouge !
 
 
 
 

Faisons maintenant le tour de la place en débutant par le musée d'Histoire.
Le bâtiment fut construit dans le style néo-russe entre 1875 et 1881 et inauguré officiellement par le tsar Alexandre III.
On aperçoit derrière à gauche, la tour angulaire de l'Arsenal au pied de laquelle repose le Soldat inconnu.
 
 
 
 
 

Cette vue du musée depuis la place du Manège offre une autre perspective sur le bâtiment.
 
 
 
 
 

Poursuivons le tour de la place et découvrons la petite cathédrale de Kazan.
La première mention d'une église à cet endroit remonte à 1625. Hélas, la dernière cathédrale en date fut également détruite par Staline qui avait encore besoin de place pour laisser passer ses imposants véhicules militaires.
La reconstruction de la cathédrale à l'identique de l'originale a été achevée en 1993.
 
 
 
 
 

Et voici le joyau de la place Rouge, situé à l'extrémité opposée du musée d'Histoire.
Vous avez bien évidemment reconnu la cathédrale de l'Intercession-de-la-Vierge, plus communément appelée Basile-le-Bienheureux. Elle est probablement l'église la plus célèbre du monde et surtout un des principaux emblèmes de Moscou.
 
 
 
 
 

Construite sur ordre d'Yvan-le-Terrible pour commémorer la prise de Kazan aux Mongols en 1552, elle est aujourd'hui le symbole de l'architecture traditionnelle russe. Achevée en 1561, la légende raconte que le tsar fut si émerveillé par la beauté de l'édifice qu'il fit crever les yeux de son auteur pour que l'artiste ne puisse plus jamais reproduire un tel chef d'oeuvre.
Le régime soviétique ferma la cathédrale en 1929 et les cloches furent confisquées.
Les services religieux n'ont repris qu'en 1991.
 

L'église orthodoxe russe a payé très cher son allégeance à l'ancien pouvoir tsariste. Alors que le pays comptait 77.000 églises en 1914, on n'en dénombrait plus que 6.700 en 1970. De 1917 à 1940, 120.000 moines, 40.000 prêtres et 600 évêques ont été exécutés ou sont morts en déportation. En 1940, il restait seulement 4 évêques et 200 prêtres dans toute la Russie. L'étau s'est desserré un peu après la guerre mais jusqu'en 1987, l'église était sous le contrôle du KGB. Aujourd'hui, les églises se reconstruisent de partout, il y en avait déjà 17.000 début 2000. Pour le peuple russe, ce renouveau de la foi religieuse marque un retour vers ses racines et sa culture profonde marquée par mille ans d'histoire.
 
 
 
 
 

En 1583, à la suite d'un incendie, les dômes de la cathédrale furent remplacés par des bulbes striés et à facettes.
Ce n'est qu'en 1670 qu'ils ont été peints de multiples couleurs.
 
 
 
 
 

En se décalant un peu sur le côté, on aperçoit mieux que la cathédrale est en fait composée de neuf églises séparées, chacune ornée d'une tour et de neuf coupoles principales, chacune se distinguant des autres par une forme et des couleurs propres. L'église principale de forme carrée est surmontée par un octogone se rétrécissant vers le haut et couronné par une coupole dorée. Quatre tours moyennes de forme octogonale entourent l'église principale dans la direction des quatre points cardinaux. Les quatre petites tours sont carrées et intercalées entre les tours moyennes, donnant au bâtiment une forme d'étoile à huit branches. L'édifice lui-même est essentiellement construit en brique rouge.
 
 
 
 
 

L'iconostase de la chapelle centrale date du 19e s., mais certaines des icônes qu'elle contient sont beaucoup plus anciennes.
 
 
 
 
 

Les murs et les plafonds de la galerie qui fait le tour de la chapelle centrale, et qui la relie aux 8 autres chapelles, sont décorés de motifs datant de la fin du 18e s.
 
 
 

 
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