Moskau Express
Trajet ALLER des 1er et 2 juillet 2008
 

Le Moskau Express est un train de ligne international qui assure la liaison entre Berlin et Moscou en 27h, via la Pologne et la Biélorussie. Le matériel est composé de voitures-lits de la compagnie des chemins de fer russes RZD (Rossijskie Železnyje Dorogi ; en cyrillique : ).

Le point d'orgue des 1926 km qui séparent les deux capitales est le changement des bogies (système sur lequel sont fixés les essieux) à la frontière biélorusse. En effet, alors que l'écartement « normal » des rails est de 1435 mm dans la plupart des pays d'Europe, l'écartement russe (Russie, Biélorussie, Ukraine, etc.) est de 1524 mm. Cette différence de 89 mm remonte au 19e s., lorsque la Russie a construit son réseau de chemins de fer. Le tsar de l'époque craignait qu'un ennemi d'Europe occidentale se serve un jour de ce moyen de transport pour envahir le pays et donc, pour contrer toute tentative, il a décidé d'adopter un écartement plus large.
 
En tant que passionné de trains, ce voyage était l'accomplissement d'un rêve !
 
Les chemins de fer sont ma passion depuis mon enfance et même si j'ai eu souvent l'occasion de satisfaire ma soif du rail, mon esprit est resté longtemps habité par une envie irrésistible de vivre un long voyage en train. Comme par ailleurs, ma compagne Jeanine et moi avions le souhait de retourner en Russie après notre belle escapade à Saint-Pétersbourg en 2005, l'idée a germé dans ma tête de faire d'une pierre deux coups : partir à la découverte de Moscou et faire le voyage en train.
 
Après étude du projet (prenant en compte un facteur familial lié à la présence de mon cousin Alain à Berlin), notre choix s'est porté sur le Moskau Express. Précisons qu'une voiture-lits des RZD existe au départ de Paris, mais suite à son acheminement avec le train Paris - Berlin, elle est intégrée au Moskau Express. Autrement, un départ depuis Bâle ou Francfort aurait également été possible. Ajoutons par ailleurs, qu'un visa de tourisme est nécessaire pour la Russie ainsi qu'un visa de transit pour la Biélorussie.
 
Le périple s'est avéré un pur bonheur. J'ai savouré à profusion chaque instant de cette sorte « croisière sur rails ». Le voyage fut d'autant plus parfait, qu'au-delà du terminus du train, nous avons découvert une capitale russe très attrayante. Moscou est une ville qui mérite vraiment le déplacement et je ne peux que vous encourager tous à vous y rendre en prenant, pourquoi pas, le... train !
 
 LES PHOTOS
 
 

Berlin Hauptbahnhof, point de départ de notre voyage le 1er juillet 2008.
Cette nouvelle gare très moderne implantée au centre de la capitale allemande a été mise en service en 2006, notamment à l'occasion du mondial de foot organisé cette année là par l'Allemagne.
 
 
 
 

Coup d'oeil au tableau d'affichage.
Notre train n° D 247 de 15h22 à destination de Moscou (Moskva) partira voie 12.
 
 
 
 

A quelques minutes du départ, le train n'est pas encore à quai. En fait, le Moskau Express débute son parcours de la gare de Berlin Zoo (diminutif de Zoologischen Garten) qui se situe à l'ouest de la ville. Au temps du fameux « mur » où la ville de Berlin était coupée en deux, Zoo était la gare principale de Berlin-Ouest et Ostbahnhof la gare principale de Berlin-Est.

Après la réunification allemande, les deux gares ont conservé leurs activités mais depuis l'ouverture de la gare de Berlin Hauptbahnhof au centre de la ville, elles sont passées au second plan.
 
 
 
 

Le train fait son entrée en gare à 15h23 au lieu de 15h17, assuré par une 189 de la société Railion. Cette filiale de la DB (Deutsche Bahn) est le plus important opérateur de fret ferroviaire en Europe. Il est donc très probable que cette locomotive assure un renfort pour le compte de la DB, suppléant ainsi au manque de disponibilité d'une machine de l'activité voyageurs.

Il faut faire vite car l'arrêt en gare est limité à 4 mn et l'accès à notre voiture-lits strictement contrôlé par un agent des RZD appelé « provodnik ». Plus qu'un contrôleur, il s'agit en fait d'un « accompagnateur » chargé de veiller à la sécurité et au confort des voyageurs. Chaque voiture compte 3 accompagnateurs qui se relaient par 2 tout au long du voyage.

Sans perdre de temps, le train repart et se faufile à travers Berlin franchissant les gares de Friedrichstrasse et Alexander Platz, puis marque un court arrêt à Ostbahnof.
 
 
 
 

 Bien que prévu pour 3 personnes (le 3e siège à gauche n'est pas visible sur la photo), notre compartiment nous paraît très réduit. Afin de pouvoir l'occuper uniquement à 2, nous avons dû payer un supplément. Dans le coin droit côté fenêtre se trouve une petite table qui fait office de lavabo si on soulève son couvercle. Un siège strapontin, ainsi qu'une mince armoire contenant à l'intérieur 3 verres et un miroir, équipent également le compartiment. Les couleurs dominantes sont le gris et un vert clair.

Un provodnik vient nous voir assez rapidement en parlant russe. Nous tentons de lui expliquer en anglais et en allemand que nous ne comprenons pas ce qu'il demande mais malheureusement, l'usage de ces deux langues ne sert pas à grand chose. Le russe semble de rigueur ! Grâce à des gestes et à un baragouinage pas possible, nous réussissons enfin à comprendre que nous devons lui confier nos billets de train jusqu'à l'arrivée à Moscou. Sur le coup, ce premier échange à bord fut plutôt laborieux !
 
 
 

Le même provodnik revient un peu plus tard et nous remet deux conditionnements contenant chacun deux draps, deux taies d'oreillet, une serviette de bain et un torchon. L'ensemble est dans les tons verts, en harmonie avec les couleurs du compartiment. Afin de montrer notre bonne volonté, nous lui adressons un « spassiba ! » (merci) auquel il répond aussitôt un
« pajalsta ! » accompagné d'un large sourire. Après consultation du mini-lexique contenu dans notre guide sur Moscou, nous apprenons que cette expression signifie « je vous en prie ! ». Ouf... l'ambiance s'est détendue par rapport au premier échange !
 
 
 

Profitant de ce bon climat, il nous propose ensuite de nous mettre plus à l'aise. D'un simple coup de clé, le provodnik déverrouille un système de bascule et nos deux lits apparaissent. Chacun d'eux est muni d'un matelas, d'une couverture et de deux oreillets (un mince et un épais) qu'il convient ensuite d'aménager comme on le souhaite.

Effectivement, l'espace du compartiment est désormais plus large et permet de s'étendre beaucoup plus confortablement.
Nous savourons encore davantage le plaisir et la satisfaction de voyager à bord du Moskau Express !
 
 
 

Les 2 provodniks de service occupent un petit compartiment à l'entrée de la voiture qui est équipé d'un samovar (bouilloire en Russie). Café et thé sont ainsi proposés aux voyageurs. Les boissons sont servies dans un verre calé dans une anse en métal sur laquelle sont notamment gravés le sigle des RZD ainsi que l'étoile soviétique avec en son centre les lettres CCCP (URSS en alphabet cyrillique). Cette décoration semble commémorer le 60e anniversaire de la fin de la 2e guerre mondiale.
 
 
 

Notre train s'arrête maintenant à Francfort sur Oder, la ville allemande juste avant la frontière polonaise. J'en profite pour descendre sur le quai au grand dam de Jeanine qui craint que le train ne reparte sans moi. Pour la rassurer, je renonce à remonter vers l'avant du train pour voir le changement de machine.

Les voitures-lits du Moskau Express sont au gabarit standard (UIC pour les spécialistes) et leurs faces lisses rappellent les couleurs du drapeau de la Russie. Il importe de préciser que notre train est en fait formé de plusieurs tranches. Outre les voitures-lits pour Moscou situées à l'arrière (intégrant la voiture-lits de Paris), il comprend également à l'avant trois voitures en livrée bleu clair des chemins de fer biélorusses (BCh - Belaruskaya Chygunka) à destination de Minsk et deux voitures à faces cannelées des RZD à destination de Saint-Pétersbourg.
 
 
 

Gros plan sur notre « plaque » d'itinéraire.
 
 

 
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